Elle et Lui (Saison 2)


ELLE ET LUI Saison 2
INTRO:

Le sang avait coulé entre ses doigts... La chaleur de ce liquide lui avait montré à quel point un corps est fragile. A quel point la vie peut s'en échapper de manière furtive et brusque....
Il avait senti les palpitations du cœur de celle qu'il avait aimé, battre puis ralentir progressivement.
Alicia s'était retrouvée dans ses bras, le regard cherchant de la compréhension dans ce qu'il venait d'arriver...
LUI, Felicio, se refusait à comprendre. Il l'avait, tout contre son corps, la serrait, espérant lui redonner les effluves de vie qui s'en échappaient...
Il sentait que lui même tremblait, ne contrôlant guère ces spasmes qui semblaient parcourir son propre corps.
Nobell, assise au sol, à quelques mètres d'eux, pleurait, la main sur le visage, les yeux scrutant l'hémoglobine qui se répandait au sol...
La balle lui était destinée, elle le savait... C'était elle qui avait reçu la visite de Dulces... C'était aussi elle que ce type avait fixé 5 minutes auparavant.
La frayeur se dessinait sur son visage...La culpabilité... La honte...Le regret...
Mais tous ces sentiments n'allaient pas suffire à remettre Alicia debout...La faire rire...
Felicio avait plongé sa tête sur le corps qui bientôt arrêterait de bouger...
Des larmes coulaient sur son visage... Le visage d'un homme qui pleure de peine, de déchirement...

Alicia ferma les yeux et se laissa bercer par les sanglots de cet homme.
C'est à ce moment qu'un type entra dans la pièce et resta stupéfait par le scène que lui proposaient ses yeux...
Felicio leva la tête et regarda son ami. Cet ami qui avait su lui fournir tous les jours de la semaine le meilleur café de Paris. Mais ce soir, cet ami ne pouvait rien pour lui...

Le tissu chaud collait aux mains de Felicio, qui refusait d'admettre que le liquide qui s'y logeait appartenait à une femme qu'il avait aimé...Ou qu'il aimait encore... Il regarda son ami avec supplication... Mais ce dernier ne lui rendit qu'un simple regard remplit de compassion...
Il s'avança dans la pièce et s'arrêta au niveau de Nobell. Il se mit à genou et l'a prit dans ses bras.
Elle s'y logea et cria son tourment...
«Pardon!Pardon!Pardon...»

Alicia, elle, resta là, les yeux fermés...

«Bonjour, j'appelle pour déclarer un accident par balle...Oui... je m'appelle Ambès, Ambès Furta...»


1)

15 jours plus tard...
Cimetière de Paris – 15h34 – LUI...

- Ce n'est pas ca qui était prévu... Et ca me fait mal de te voir ici... J'aurais préféré que tout cela n'arrive pas... N'arrive jamais... Tu sais, je me suis demandé plus d'une fois ce qui aurait pu arriver si nous n'avions pas modifié le cour de l'histoire... De notre histoire.
A présent je te regarde et je me sens seul. Ceci étant, tu m'a quitté mais, je ne t'en veux pas.
Je souhaite seulement une chose.
Je ne sais pas où tu te situe au moment où je te parle, mais s'il te plait, ne m'oublie pas. J'ai encore et toujours besoin de sentir ta présence autour de moi.
Ça me fait beaucoup de bien. Une sorte de bien être inexplicable...


Felicio, à genou, regarde autour de lui, les yeux humides. Un vent frais passe dans ses cheveux, fait légèrement onduler sa chemise puis va se laisser choir dans l'herbe alentour. Tout autour de lui, une centaine de tombes sont agencées. Il les observe toutes, ravale sa salive puis baisse les yeux sur celle qui se trouve sous ses yeux.

-Maman, je vais y aller. J'ai une amie à aller voir... Elle aussi a besoin de ma présence...

Son téléphone sonne. Felicio se met debout, sort l'appareil de sa poche et sourit légèrement en voyant le nom qui s'affiche:

-Oui Ambès? Que me vaut l'appel de mon serveur de café préféré?

«Felicio...Nobell vient de me contacter. Alicia vient de se réveiller...»





2)

Felicio pousse brutalement la porte et entre dans la chambre d'hôpital. Nobell se situe près de la fenêtre. Il ne la regarde pas.
Il fixe le lit, s'avance...
Alicia est allongée. Felicio sent son cœur accélérer. Il effectue les quelques pas qui le séparent d'elle. Il ne croit pas en Dieu. Mais là, à ce moment, il doute pour la première fois de sa vie. Et si Dieu existait... Il n'en crois pas ses yeux...

Elle le regarde. Elle a les yeux grand ouvert et le dévisage...

Un frisson passe le long de son corps. Il lève sa main droite et la dépose sur ses cheveux... Il aimerait sourire mais il ne peut pas. Il sait que s'il esquisse le moindre mouvement de lèvre, ses yeux ne lui permettront pas de retenir ses larmes...

-Bonjour Alicia, Chuchote t il. Tu m'as manqué tu sais..

Il aurait voulu la lever et la serrer contre lui...
Elle le dévisage, le teint fatigué puis ouvre la bouche:

-Qui êtes-vous?

Felicio lève les yeux sur Nobell. Ils se fixent...






3)

-Que se passe t il? Demande Felicio.
Alicia tourne la tête vers Nobell, le regard étonné, comme suivant une conversation qu'elle ne saisit pas.

-Les médecins n'ont pas su l'expliquer. Répond Nobell.
Ils lui ont fait un scanner cérébral et il n'y a rien à notifier.

-Comment ca?! Un scanner cérébral? Elle ne se souvient pas de moi??!

Il baisse les yeux approche son visage du siens:
-Alicia? C'est Felicio...

Nobell observe la scène, impuissante:
-Felicio, elle ne souvient pas de moi non plus...

Il lève les yeux, terrorisé. Ses lèvres tremblent.
-Comment est ce possible?

Deux hommes entrent dans la pièce. Felicio n'y prête aucune attention. Ambès et un homme en blouse s'approchent. Le médecin s'avance davantage, fait signe à Felicio de se déplacer et sourit à Alicia:
-Comment vous sentez vous?
-J'ai mal... au dos...
-Oui, c'est normal. Mais ne vous inquiétez pas. Comme nous vous l'avons dit, vous n'aurez aucune séquelle physique. Votre colonne vertébrale a été épargnée. Vous avez eu beaucoup de chance!

Le médecin lui offre son plus beau sourire mais elle le fixe sans joie, le visage encore épuisé.
-J'aimerai savoir qui sont ces personnes...

Il se tourne vers Felicio:
-Vous avez du avoir un léger traumatisme, surement du à la perte de sang trop élevée. Vous vous souvenez vraiment pas de ces personnes?

Felicio cri:
-Mais vous ne voyez pas qu'elle ne se souvient de rien?!! C'est pourtant flagrant!!!

Alicia sursaute, surprise par cette fureur.

Nobell intervient:
-Felicio!!

Elle s'avance vers lui, lui saisit le bras et le tire vers l'extérieur de la chambre.
-Lâche moi!

Elle referme la porte.
-Felicio! Tu n'as pas le droit de réagir comme ca devant elle! Tu réalises qu'elle ne sait plus qui nous sommes?! Elle est beaucoup plus effrayé que nous! Alors contrôle toi!!

-Va te faire foutre Nobell!! Pour qui te prends tu pour me dire ce que je dois faire ou non?!

Ses yeux se remplissent d'eau. Il se passe les mains sur le visage.
Elle l'observe puis s'approche de lui. Elle pose doucement ses mains sur son visage.
-Écoute moi. Je vais rester ici avec elle. Ok? Rentre te reposer. Je reste avec elle.

Felicio lève les yeux sur elle:
-N'essaie pas de me remplacer!! Je l'ai déjà laissé partir une fois... Cette fois je reste ici, avec elle! Je lui dois au moins ca!!

Il se détache d'elle, s'avance de la porte puis se retourne et la regarde:
-Nobell, je ne voudrais pas te vexer, mais si tu n'étais pas apparue dans nos vies, elle ne serait pas la aujourd'hui.

Il pousse la porte et pénètre dans la chambre, croisant Ambès.

Nobell reste sur place, le visage décomposé...
Ambès s'approche d'elle et la prend dans ses bras.
-Ça va aller Nobell. Tu n'y es pour rien...




4)

23h48
Ambès et Felicio sont assis côte à côte. Le couloir de l'hôpital est vide et silencieux.
Ce dernier a le visage baissé, fixe ses pieds. Ambès pose sa main sur son épaule:

-Les médecins disent que rien n'est irréversible. Sa mémoire va affleurer progressivement.
Ne t'en fais pas Felicio.

Il lève les yeux sur lui, lui sourit faiblement puis bascule son regard en direction du sol.
-Ou est Nobell?

-Tu te souviens pas l'avoir humilié il y a quelques heures...?!

Felicio soupire, épuisé, le visage blafard:
-Je ne savais plus ce que je disais...Je...

-Certes, mais tu lui a dis... Nobell est une femme forte mais à la fois très fragile... Tu le sais... Elle est aussi choqué que toi par ce qu'il se passe, Felicio. Alicia, si j'ai bien compris est sa meilleur amie...

-Je ne pensais pas ce que j'ai dis...

-Ça te regarde Felicio... Dit Ambès en se levant.
Il fait quelques pas en direction de l'ascenseur puis s'arrête et se retourne:

-J'ai deux choses à te dire. La première est que Nobell tient énormément à toi. Ces dernières heures tu l'as complètement mise de coté. Tu as été limite blessant vis à vis d'elle et carrément détestable tout à l'heure. Depuis cette fameuse nuit, je suis resté avec elle, chez moi. Elle s'en veut beaucoup pour tout ca. Elle sait que tout cela ne serait pas arrivé si elle n'avait pas décidé de te parler, au café... Et toi, tu l'ignore. Elle t'a appelé une trentaine de fois et tu n'as pas dénié répondre. Tout ca pour te dire qu'elle mérite mieux que ca. Et tu le sais Felicio. Si je te dis ca, c'est parce que je te connais très bien, et que je sais que tu peux lui offrir mieux que ton 'TOI' actuel. Il va bien falloir que vous la buviez cette bouteille de champagne...

Ambès sourit.
Felicio le regarde:
-Je vois qu'elle t a raconté notre petite histoire...

-Petite..? Peut-être. Mais très jolie histoire Felicio. Quand Alicia aura récupéré sa mémoire, il faudra que tu reprenne les choses où vous les avez laissé...

Felicio sourit enfin:
-Oui, maintenant qu'il n'y a plus de psychopathe dans le coin... Au moment ou Alicia est tombée dans mes bras, j'ai entendu le bruit de l'accident venant de l'extérieur. J'étais à 10000 lieux de comprendre que c'était Dulces qui percutait un camion en voiture. Comme quoi, les choses ne sont pas si mal faites que ca.

-Justement Felicio... La seconde chose dont je voulais te parler. Âpres avoir tiré, Dulces s'est enfui en voiture et a percuté, 10 mètres plus loin, un camion.

-Je suis au courant, merci. C'est le rapport officiel de la police.

-Écoute moi Felicio. Son corps a été retrouvé en très mauvais état, mais il n'est pas mort.

Felicio redresse lentement la tête vers Ambès:
-Comment as tu eu ces informations?

Ambès s'approche de lui:
-Mon très cher père est dans la police depuis un bon bout de temps. Nobell m'a donné des informations sur ce type, mon père a fait le reste du travail.

-Tu sais donc dans quel hôpital il se trouve?! Felicio se met debout.

-Promet moi de ne pas faire le con...

Felicio le fixe. Ambès plisse les yeux. Il se dévisagent.
-J'aurai aimé savoir pourquoi! Pourquoi il a tiré sur Alicia?! Ça n'a pas de sens!!


-Tu plaisantes? Tu veux demander des comptes à ce type? Tu crois vraiment qu'il aura envie de répondre à tes questions? Et puis concernant Alicia, je pense qu'il a simplement fait une erreur.

-J'aurais tendance à avoir envie de l'étriper de mes propres mains... Mais je ne le ferai pas...


-Dulces est dans le même hôpital que nous. Il est dans celui-ci, Felicio...




5)

-Tu viens avec moi ou pas?

Ambès fixe Felicio, se passe la main sur le visage puis acquiesce.
Il tend le bras, saisit la veste posé sur le banc tandis que Ambès est déjà à l'ascenseur.
Les portes coulissantes s'ouvrent, les deux y entrent. Elles se referment.

-Dulces comment? Demande Felicio
-Dulces Dahané, mais laisse moi faire.
«Il se retourne vers lui»: - OK?

-Très bien.

Un bip retentit et les portes s'ouvrent. Ambès passe devant et se dirige vers l'accueil.
La vaste pièce est aussi calme que les étages. Seule une femme attend, assise sur l'un des banc, un bébé dans les bras.
Derrière le guichet une femme lève la tête en le voyant arriver:
-Je peux vous aider?

Elle avait ce sourire sur les lèvres qui veux dire: «Par pitié, ne me demandez pas a voir une personne qui est morte ces dernières heures... Je ne sais pas comment annoncer ce genre de détail. Je ne suis que hôtesse d'accueil!»

Ambès lui, joue la carte de l'homme plus affligé et blasé qu'il ne l'est.
-Mon ami et moi dit-il en montrant Felicio du doigt, venons d'apprendre que notre ami d'enfance est ici. Et sa sœur est au second étage... Elle a été victime d'une agression... «Il amplifie l'expression attristée de son visage», … mon Dieu, c'est horrible... je...

-Les visites ne sont plus autorisées à cette heure ci vous avez...

-Oui je sais... nous aurions juste voulu le voir une dernière fois. Nous rentrons chez nous demain, dans le sud... Mais je comprend. Merci tout de même.

Ambès se retourne doucement puis fait mine de se déplacer vers Felicio, la tête baissée.

-Comment s'appelle t 'il? Lui demande l'hôtesse.

Faisant semblant de reprendre espoir, il se retourne et sourit fragilement à la femme:
-Dulces... Dulces Dahané.

Elle frappe sur son clavier, puis:
-Ne restez pas trop longtemps. Je risque des ennuis en vous laissant y aller. Chambre 340, troisième étage messieurs.

-Merci beaucoup, vous venez de faire une très bonne action! Dieu vous le rendra...

Ambès se retourne, dépasse Felicio en souriant et atteint les portes coulissantes.
Elles s'ouvrent. Ils y pénètrent. Elles se ferment.

-Merci Ambès.

-Tu m'as fait une promesse. Ne me le fait pas regretter Felicio. Sinon, c'est moi qui t'explose la face.
«Il tourne la tête vers lui» Je suis sérieux.

Ambès a cette faculté de ne jamais s'énerver mais néanmoins d'être extrêmement persuasif.

-Oui chef...

-Encore une chose Felicio...

-Oui?

-Promet moi qu'après cette histoire, tu ira voir Nobell et lui fera de très gros câlins. Tu vois ce que je veux dire... «Il lui sourit» Tu en as autant envie qu'elle, alors arrête de faire le contrarié...Ça ne te va pas.

Il ne répondit pas, se contenta d'observer les chiffres défiler...




6)
«3eme étage...»

Les deux ombres se déplacent le long du mur, se pliant aux passages des angles et des portes.
Felicio se souvient de cette nuit comme si c'était hier... Le regard d'Alicia se perdant dans le vide. Ce si beau visage, une expression se détachant de la compréhension. Le contact d'un tissu mouillé et chaud. Sa main se noyant dans ce liquide rouge.

Felicio se demande comment il pourra entrer dans la chambre, regarder Dulces et ne pas lui faire de mal... Le plus fou des malades mentaux, le plus impressionnant des mafieux, le plus important des personnages politiques, le plus agressif des hommes ne peut strictement rien faire après avoir été percuté par un camion et avoir perdu la quasi-totale utilité de ses membres... Alors Dulces... Cet enfoiré... Qu'allait-il bien pouvoir faire contre un homme en pleine forme et un coussin sur le visage...?

Ambès s'arrête.
Ils sont devant la porte 340.

Il pose la main sur la poignée et pousse la porte. Il fait sombre.
Un homme est allongé sur un lit et un électrocardiographe suit les pulsations cardiaques de ce dernier. Des BIP retentissent calmement.

-Le voici. Dit Ambès

Felicio et lui s'avancent lentement.
Felicio s'appuie au lit et tend le cou. Il dévisage avec intérêt le visage de l'homme. Il regarde les tuyaux lui sortant du nez...

-Tu le reconnais? Demande Ambès

Le regard de Felicio se transforme progressivement pour ne laisser paraitre que la haine qu'il a en lui.

-C'est lui.

Ambès s'avance davantage et se poste aux cotés de son ami:
-Je crois qu'il sera incapable de répondre à tes questions. Il est en piteux état.

Dulces a la moitié du corps enroulé dans un tissus blanc. Les parties visibles demeurent abimées.

«Ne t'en fait pas. A son réveil, la justice s'occupera de son cas. Crois moi.»

-J'aimerai lui faire le mal qu'il m'a fait en s'attaquant à Alicia! J'aimerai débrancher tous ces fils et le laisser agoniser lentement.

Des larmes coulent le long de sa joue.

-Je comprend Felicio. Dans ton cas j'aurais surement la même envie. Mais j'aurais aussi envie d'avoir un ami à mes cotés pour me résonner. Cet ami, pour toi, c'est moi.

Felicio tourna son regard sur Ambès:
-Un ami laisserai le siens se venger comme il se doit.

-C'est ce que tu pense aujourd'hui. Dans quelques jours tu pensera autrement.
Allez viens on s'en va. Ce fils de pute n'a pas besoin de visite. Une autre personne, oui.

Il posa sa main sur son épaule.

Felicio baissa la tête et cramponna les draps de ses deux poings:
-Je sais que tu m'entend Dulces. Je veux que tu saches qu'a ton réveil je serai la. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te rendre la monnaie de ta pièce. Je veux que tes tripes sachent que tu as fais du mal à la mauvaise personne.

Il s'essuya les yeux du revers de sa manche, se retourna et se dirigea vers la porte. Ambès le suivit puis referma la porte derrière eux.
Ils se dirigèrent silencieusement vers les portes de l'ascenseur.
A l'ouverture de ces dernières, les deux y entrèrent.

-Tu as fait le bon choix Felicio.

Au moment où les portes commencèrent à se refermer, Felicio leva les yeux et vit Alicia dans le couloir...




7)

-Alicia??

Les portes se fermèrent.
-Que se passe t-il Felicio?!

-Alicia était là, dans le couloir!
-Tu racontes quoi là ??
-Je te dis que j'ai vu Alicia!!

Ambès se passa la main sur le visage.
-Tu es crevé Felicio. Tu vas rentrer dormir.

Felicio se précipita sur les boutons de commandes.
-NON, NON!! Je ne rêve pas!! Elle était bien la!!!

-Felicio!!! Bordel de merde!! Calme toi!!! CALME TOI !!Alicia est dans sa chambre et se repose!! Arrête!! MERDE!!

Il le saisit et le plaqua à la paroi de l'ascenseur.
«FELICIO, REGARDE MOI!!!!»

Le souffle court, les yeux grands ouverts, Felicio le regarda.
-C'était Alicia... Chuchota t-il.

-Felicio... C'est impossible... Regarde moi. Dit Ambès, calmement mais de manière strict, lui maintenant le visage face au sien.
Alicia est dans son lit, fatigué, ne se souvient de personne et elle n'a surtout pas besoin qu'un de ses proches ne pète un plomb... Reprend toi... Depuis combien de temps tu n'as pas dormi?! Hein?

-Je... je... j'en sais rien...

-Rentre chez toi. Tu as besoin de sommeil...

Il le relâcha doucement, essoufflé.
«... et moi aussi. Demain je bosse...»

Les portes s'ouvrirent. Ambès tendit le bras et appuya sur le «1».
Elles se refermèrent.
-Tu lui dis bonne nuit et on rentre. D'accord?

Cinq secondes plus tard les portes s'ouvrent.

Felicio part en courant dans le couloir...

Ambès le regarde...

Felicio arrive à la porte de la chambre d'Alicia...




8)

Felicio baisse la poignée et reste sur la pas de la porte...
Alicia est allongée, paisiblement et dort...
Il entre dans la pièce et s'arrête à son lit. Il la contemple...
Il sourit légèrement puis s'assoit près d'elle....

Il chuchote: « Je reviens te voir demain. Mon souhaits le plus profond est qu'en me voyant entrer dans la pièce, tu m'offre ton plus beau sourire.»

Il se baisse et dépose un baisé sur son front. Elle remue légèrement, marmonne deux trois mots incompréhensibles puis s'apaise.
Cela le fait sourire.
Il se redresse et quitte la chambre, fermant délicatement la porte derrière lui.
A l'autre bout du couloir, Ambès est adossé au mur, les bras croisés.
Felicio s'approche de lui.
-Rassuré? demande Ambès en souriant.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent.

-Rassuré et fatigué. Je rentre dormir.

Ils entrent tous deux dans la boite métallique.
-Deuxième bonne décision de la soirée. Tu vas finir par devenir un homme sage si ca continue.

Les deux se regardent et se mettent à rire.

Une fois dehors, sur le trottoir, ils s'arrêtent cote à cote. Felicio sort une paquet de Camel de ses poches. Une fois la cigarette aux lèvres, il l'allume et tire doucement dessus.
Il ferme les yeux et laisse lentement la fumée s'extirper de sa bouche.

-Ambès?

Ce dernier tourne la tête vers lui et l'écoute:
«Merci d'avoir été là.»

Ambès sourit:
-J'ai l'air d'un abruti qui rend des services gratuitement? Tu rêves!! Rien n'est gratuit! Sors moi immédiatement Dix mille Euros de ton compte en banque!! Et ensuite tu pourra aller dormir! Ça ne sera pas trop dur, avec les œuvres d'art que tu vends à des prix exorbitant. Artiste peintre? Mon cul oui. Voleur va!

Felicio sourit:
-Va te faire foutre, petit con.

-C'est toi qui à l'air d'un con avec ta clope! Tu devrais arrêter avant qu'elle ne te bouffe!

Felicio lui met un coup d'épaule.
-C'est pas la clope, mais toi qui me bouffe l'air à l'heure qu'il est. Ferme la un peu. Allez ramène moi chez moi!

Ambès se met à rire:
-A vos ordres chef!!

Ils s'approchent de la voiture d'Ambès. Ce derniers use de l'ouverture centralisée. Felicio entre dans l'auto. Ambès s'immobilise brusquement.
Il sort son téléphone de sa poche.
Un texto de Nobell:

«Je ne suis pas bien du tout. Je ne sais pas si tu dors, c'est pour cette raison je n'ai osé t'appeler.
Mais si ce n'est pas le cas, s'il te plait, passe me voir. Je crois que personne d'autre que toi ne peut me comprendre en ce moment.»

Ambès remet son téléphone dans sa poche et prend position devant son volant…
Deux secondes s'écoulent et Felicio se tourne vers son ami.

-Que se passe t-il?

Ambès pose son regard sur lui:
-Il faut absolument que tu ailles voir Nobell. Elle ne va pas bien et elle a besoin de toi.

Felicio s'avachit dans son siège et ferme les yeux. Son compère le fixe.
«Appelle la, Felicio.»

Felicio ouvre lentement les yeux:
-Je suis crevé Ambès, ramène moi chez moi...

-C'est de toi dont elle a besoin!

-Elle a besoin de réconfort, Ambès. Pas de moi.

-Met ta rage de coté et va la voir. Si tu ne le fais pas, moi j'irai!

-Tu devrais déjà y être, Ambès... dit-il en détournant la tête.

Il y eu un moment silencieux, puis:

-Comme tu veux...

La voiture démarre et quitte la place de stationnement.



2H07
Ambès frappe à la porte et pose son épaule sur l'encadrement de la porte. Il entend les bruits des pas s'approcher puis les verrous claquer. La porte s'ouvre.
Nobell lui saute dessus, en pleure:
-Merci d'être là Ambès. Merci!

Elle était suspendu à son cou, le visage enfouit entre son épaule et son oreille. Ambès hésita un temps avant de la serrer contre lui.

-Felicio voulait vraiment venir te voir, mais il est épuisé lui aussi.

Elle leva ses yeux brillant sur lui:
-Tu étais avec lui?

-Oui. On était à... On se promenait en ville. Il avait besoin de parler un peu. Il se sent coupable de beaucoup de chose. Et aussi par rapport à toi. Il sait qu'il a été distant ces derniers jours et il s'en veut.
Il tient à toi Nobell...

Elle le fixe d'un air anéanti.
-S'il tient à moi, pourquoi ce n'est pas lui qui est avec moi, là, maintenant...? Pourquoi n'est ce pas lui qui me réconforte depuis une semaine?

Ambès ouvrit la bouche, réfléchit puis:
-Felicio est aussi perdu que toi en ce moment...Comprend le. Mais tu est très importante à ses yeux, autant qu'il est aux tiens... Alors laisse lui le temps de te le prouver à nouveau.

Nobell ne répondit pas. Elle plongea son regard dans le sien, songeuse. Puis elle se décolla doucement de lui et rentra chez elle. Ambès la regarda disparaître dans la pénombre de son domicile , décida de la suivre et ferma la porte dernière lui.

Nobell s'assit sur son canapé et ramena ses jambes pliées au niveau de sa poitrine. Elle les entoura de ses bras. Elle porte un simple tee-shirt large, bleu ciel lui bordant les genoux.
Ambès s'approcha et s'assit à ses côtés.

-Comment va Alicia? Demanda t-elle.

Ambès se tourna vers elle:
-Elle se repose... Sa mémoire va progressivement réapparaître... Ce n'est qu'une question de temps...

Il se rendit compte qu'il n'était pas persuadé de ce qu'il venait de dire.
Nobell s'essuyait les yeux.
-D'accord... J'espère...

L'appartement de Nobell était sombre. Seul un petite lampe de table, posé sur un meuble, à quelques mètres d'eux, éclairait la pièce.
Ambès se tourne vers elle:

-Nobell, ne te sens pas responsable de tout ca... Tu n'y es pour rien. Comprend le et surtout accepte le.
Elle posa ses yeux sur lui.
-Merci Ambès... J'aimerai beaucoup penser comme ca... Mais c'est pas évident.

-...

Le silence prit possession de l'endroit. Il imposa ses règles, sa loi et laissa les deux individus se fondre en son intérieur. Ambès regarda autour de lui. Il sentit soudain un corps chaud se glisser sur le sien. Nobell allongeait sa tête sur ses genoux. Il ne dit rien.

-Ambès...?

-Oui...?

-J'ai de la chance de t'avoir...

Ambès baissa les yeux pour la regarder. Elle le regardait déjà.
Leurs regards s'entrelaçaient. Il n'osa pas bouger le petit doigt mais Nobell leva doucement sa main sur son visage. Elle passa le bout de ses doigts sur sa peau. Ambès ne fit rien, se contenta de fermer les yeux... Lentement, il sentit ce corps bouger, une chaleur se coller à la sienne. Ce corps le chevaucha. Quand il ouvrit à nouveau les yeux, elle se tenait assise sur lui, le tee-shirt relevé au niveau du haut de ses cuisses. Elle caressa ses cheveux, son visage et approcha ses lèvres des siennes...



9)

Ambès sent le souffle de Nobell...
Il sent aussi son propre cœur battre au fonde de sa poitrine... Cétait la première fois qu'il sentait ce souffle... Un souffle chaud et sucré. Il savait qu'il avait entre les mains l'une des plus séduisante femme de son entourage... Il savait aussi qu'il avait la possibilité de gouter à un corps qui ne lui était pas déplaisant...

-Nobell... Je ne peux pas...

Elle s'arreta et le fixa:
-Pardon excuse moi, je...
Elle se remit une mèche en place puis se décolla de lui.
Ambès se passa la main sur le visage, comme s'il venait de frôler un accident grave.
-Je... Non, tu ne dois pas t'en vouloir... Je...

-Je ne sais pas ce qu'il m'arrive Ambès, pardon...
Elle se mit debout et se dirigea vers sa salle de bain.

Ambès regardait autour de lui, comme à la recherche d'une personne qui pourrait éventuellement l'aider à disparaître. Il bascula sa tête dans ses mains.
-Merde...Chuchota t-il. Merde...

Il releva les yeux et regarda en direction de la pièce d'où provenait la lumière. Il se leva et s'y dirigea.
Nobell était assise au sol, la tête entre les genoux. Ambès s'approcha et s'assit à ses cotés.

-Nobell... Je suis aussi perdu que vous tous et...

Elle leva brusquement la tête:
-Ambès... je sais pertinemment que Felicio n'a aucune envie de me voir... Il m'a complètement mise de coté depuis ces derniers jours... Et je crois que moi aussi...

Il y eu quelques seconde de silence, puis...
-Comment ca, toi aussi? Demande Ambès.

Elle plongea son regard humide dans le sien:
-Ambès, je ne suis plus une enfant. Dit elle d'une voix douce. Elle passa ses doigts sous ses yeux puis continua: C'est vraiment mignon de ta part de vouloir me faire croire qu'il pense encore à moi tous les jours...

Elle se mit a rire doucement: Tu es un très bon amis, et forcement, tu as l'impression que ton rôle dans cette histoire est de recoller les morceaux entre nous... Mais il faut que tu sache Ambès, que les morceaux que tu te visualise sont de la poussière maintenant. Il n'y a plus rien à recoller. Felicio et moi avons cessé de construire notre histoire le soir où Alicia s'est faite tirer dessus.

Ambès ne dit rien, se contenta de se regarder les mains... Nobell reprit:
-N'as tu pas conscience que c'est une autre histoire qui a débuter ce jour la?

Ce dernier tourna la tête dans sa direction:

-...

-Dit le moi, s'il te plait si je me trompe... Dit le moi si je suis en train de faire le simple caprice d'une nana en manque d'affection... Dit le moi si ce que je ressens aujourd'hui pour toi n'a aucun sens... Dit le moi si ces derniers jours il ne s'est rien passé en toi...



10)

Ambès tourna la tête. Son regard le gênait...

-Je... Tout ce que je sais, c'est que Felicio tient à toi...

-Ah oui?

-Oui...

-Et si je te disais que je ne te crois pas. Si je te disais que moi je ne tiens plus à lui.

-Je serais obligé de te dire que tu es une menteuse Nobell!

-Une menteuse...?!

-Oui, c'est ca! Une menteuse!

Elle lui sourit tendrement:
-Tu es en train de me jouer le mec énervé et fermé pour pouvoir fuir une situation qui te gène. N'est ce pas? On a vécu suffisamment de jour ici, chez moi, ensemble, pour qu'il me soit possible de reconnaître quand tu es gêné. Et ca tu vois, c'est un coté enfantin chez toi que j'aime.

Il tourna la tête dans sa direction:
-Pourquoi me dis tu ca Nobell?!

-Parce que, contrairement à d'autre, je veux dire ce que je pense et en toute franchise. Je n'ai rien à te cacher. Peux tu en dire autant...?

-...

Elle se leva et se posta à l'ouverture de la pièce:
-Ce qui est stupide entre vous, les hommes en general, c'est que vous allez vous tenir les coudes dans les moments difficiles mais quand ces moments disparaissent, vous continuez. J'appelle ca le manque de communication Ambès.

-...

-Felicio est déjà passé à autre chose. Je suis passé à autre chose. Et toi tu reste la, à attendre.

Nobell baissa la tête. Le silence s'installa.
Elle soupira, se retourna et partit en direction de la pièce principale.

Ambès surgit derrière elle:
-Prouve moi alors, que j'ai tort! Maintenant!

-...



11)
Elle le dévisagea avec douceur... :

-Felicio est une personne bien. Il aime la femme, il aime les femmes et les respecte comme il se respecte lui même. Il aime la vie, son goût, sa texture, ses couleurs... Bref, un homme passionnant.
Mais le défaut qui lui portera préjudice longtemps est justement qu'il l'aime trop. Tellement qu'il ne fait même pas la différence entre le passé et le présent. Alicia est son passé... j'étais sensé être son présent... Je ne lui en veux pas d'avoir passé du temps à l'hôpital avec elle. Au contraire. C'est quelqu'un de très responsable et j'espère de tout mon cœur que demain, au levé du soleil, elle se rappellera de nous tous car elle me manque, Alicia me manque beaucoup. Mais de là à m'avoir complètement mise de coté. J'ai du mal à le concevoir.
Quoi que j'aurais du m'en douter. Alicia m'avait parlé de leur relation fusionnelle de l'époque.
Bref, ceci étant, une personne a été la pour moi pendant que j'étouffais de culpabilité et de honte ces derniers jours.
Cette personne, c'est un jeune homme qui a non seulement du cœur mais qui est à l'écoute. Un homme qui sait discuter, faire sourire, faire rire, faire passer le temps en simplicité. Cet homme a su me redonner envie de vivre, de manger. Cette personne m'a vu dans des états pas possible. Crise, hurlement, hystérie... Et elle n'a pas eu peur.
Ce jeune homme ne sait pas que faire de très bon café... Il sait aussi donner de son temps.
Cet homme a passé je ne sais combien de nuit blanche avant d'aller au boulot... Et ca il l'a fait pour moi. Moi, une pauvre femme qui a failli faire tuer sa meilleure amie...
Oui, c'est moi qui ai eu droit à ca, cet entretien magnifique... C'est toi qui m'a porté pendant ces jours horribles... Et ce que je ressens aujourd'hui et le résultat de tout ceci.

Ambès la regardait... Il fit quelques pas vers elle, puis:
-Tu t'es porté toute seule Nobell. Je n'ai servi que de petit soutien. Parce que tu es une personne forte, intelligente et... passionnante...

Il termina les pas qui la séparaient d'elle et saisit délicatement son visage.
Elle se laissa faire et elle sentit ses lèvres chaudes se coller aux siennes...

A cet instant un téléphone sonna.
Nobell se retourna et vit son téléphone sur la table du salon.
Ambès s'en approcha et le saisit.

«Appel: Felicio»

Il le reposa sur la table et le laissa retentir.
Nobell prit Ambès par la main et le poussa doucement sur le canapé. Elle s'installa à califourchon sur lui...

-Me trouverais tu folle, si je te disais que j'ai une profonde et chaude envie de toi?

-Oui, complètement... Répondit il en la basculant sur le dos et en goûtant à ses lèvres inférieurs...

Le téléphone retentissait toujours, mais les deux corps goutaient déjà à leurs sucres respectifs...
Le téléphone cesse de sonner…


Un taxi s’arrête devant l’appartement de Nobell et un homme en descend, un bouquet de fleur à la main.
Cet homme se rapproche de la vitre du conducteur, le paie puis se retourne.
Le taxi s’éloigne pour laisser cet homme seul, sur le trottoir.
Ce dernier lève les yeux, le sourire aux lèvres, puis progressivement, le perd… Son visage se transforme graduellement, ses traits se raidissent, son regard s’amplifie.
A l’étage, à l’une des fenêtre éclairée, une silhouette de femme en sous vêtement s’expose involontairement… La silhouette s’approche de la fenêtre et l’ouvre tandis qu’une voix d’homme rie à ses cotés. La femme tend le bras et saisit l’un des volets, le sourire aux lèvres, puis elle baisse les yeux et s’immobilise…

Ils se fixent… Nobell perd à son tour son sourire…
-Felicio…?



12)
-Felicio...?

Il garde les yeux sur elle... Elle le regarde et lâche doucement le volet. Une voix, situé derrière elle l'appelle:
-Nobell? Tu viens?

Felicio reconnaît la voix de son ami, Ambès.
Elle se retourne:
-J'arrive...

Elle le regarde une dernière fois puis ferme les volets.

Felicio baisse la tête et regarde le bouquet qu'il tient dans sa main gauche. Cette dernière s'ouvre lentement et les fleurs se laisse choir jusqu'au sol. Il se passe les main sur le visage et sent ce liquide chaud lui couler entre les doigts...
Il sait que c'est lui même qui l'a laissé partir... Il est l'unique responsable de ce qu'il vient de voir. Mais cela ne peut l'empêcher de se sentir mal... Écorché à vif...
Il se retourne tant bien que mal et regarde autour de lui...
Il se souvient du jour où ils étaient arrivé ici, Alicia et lui, en courant. Ils venaient de recevoir l'appel détresse de Nobell. Il se souvient... A cette époque, Alicia se souvenait encore de lui... Nobell était folle de lui...
Au même endroit, quelques jours plus tard, il était seul. Oublié de tous... Trahit par certains...

«Qu'ils aillent tous se faire foutre.» Pensait il.

Il se mit à marcher le long du trottoir, les mains dans les poches... Paris parait calme ce soir... très calme. Un calme qui amplifie la solitude...
Il s'arrête à un passage piéton et laisse le peu de voiture passer. Il regarde le sol...
Le feu devient rouge et celui des piéton, vert...
Felicio de bouge pas. Songeur.... Les voitures, à sa gauche attendent, puis redémarrent quand le feu leur autorise. Felicio est toujours là... Immobile...
Quelques seconde plus tard, le feu reprend sa couleur chaude... Felicio est toujours fixe, le regard profondément enfui ailleurs... Il se souvient...

«J'ai une question a te poser... Si je te disais que j'ai une envie folle de poser mes lèvres sur les tiennes...»
«Je suis assez surprise par votre audace. Vous n'êtes pas spécialement beau... Mais vous avez l'air persuadé que je vais me pencher vers vous... Et cette manière étrange de proposer certaines choses...à une inconnue...Cela fonctionne t-il avec toutes les femmes que vous rencontrez...?!»

-Hey, Monsieur??!! Vous comptez rester la toute la nuit??

Felicio sursauta et tourna la tête vers une bande d'adolescent. Ils étaient environ cinq, chacun une bouteille à la mains. Ils s'avançaient vers lui, le sourire aux lèvres.

-Hey, Msieur, ca fait un bon bout de temps qu'on vous voit là... Vous êtes bourré??

Ils éclatèrent de rire, se tapant dessus...
-Nan, jpense pas qu'il le soit...
-Ca n'a pas l'air d'aller, un remontant??

L'un d'eux s'approcha de lui et lui tendit sa bouteille de Whisky.
«Ça vous dit?»

Felicio tendit la main et la saisit, sans un mot.
Les jeunes se mirent à rire aux éclats.
-Je crois que ca lui dit, oui!!
-Allez les gars, on bouge!!
-Tu es content, tu as fait ta bonne action du jour??!!
-La ferme toi!! Tu vois pas qu'il allait pas bien le mec??

Ils s'éloignèrent en criant, en se bousculant...

Felicio porta la bouteille à ses lèvres et but une longue gorgée. Le feu pour piéton devint vert pour la septième fois...
Il se mit à traverser la route. Sur le trottoir d'en face, un groupe de prostituée circulait.
-Mon jolie...? Besoin de compagnie?

Elles le virent et s'en approchèrent. Il atteignit le trottoir et leva la tête...
Elles lui souriaient toutes, mettant en avant leurs plus beaux atouts.
-Allez viens... On peut passer la nuit ensemble si tu veux...

Il les ignora et continua sa marche. Certaines continuèrent de le suivre sur quelques mètres, proposant leurs tarifs. Longeant le mur, il bascula la bouteille à sa bouche. En baissant la tête, il aperçu une silhouette. Une femme était assise sur le bord du trottoir.
En entendant le bruit de ses pas, elle tourna la tête vers lui...

Elle le regarde... Il l'admire.
Ils se regardent...Puis elle détourna la tête.

Il eut le temps de remarquer des traces de sang au niveau de ses lèvres...
Felicio continua sa marche et arriva à sa hauteur. Il l'a dépassa puis s'arrêta...
Il se retourne, pose ses yeux sur elle, puis s'en approche.
-Vous... Vous allez bien?

Elle tourne lentement la tête vers lui, le regard doux.
Ils se regardent...

-Ça va...merci...

Il s'approche davantage et s'accroupit.
-Ça n'a pas l'air... Dit il en regardant sa lèvres inférieure.

-Vingt Euro le minimum, dit elle doucement. Trente de plus si vous voulez coucher.

Il la fixe puis regarde ses habits. Il comprend qu'il à ses cotés une prostituée.
Il lui sourit.
-Votre lèvre à besoin d'être soigné...

Elle le regarde et ne dit rien. Felicio se lève et lui tend la main.
-...et cette nuit, j'ai besoin de compagnie.

Elle continue de le regarder... Puis lui prend la main...



13)

Elle se lève puis se croise les bras, le regard au sol...
-Il y a un hôtel à l'autre bout de la rue...

Il lui sourit:
-Un hôtel? Nous serons peut être mieux chez moi...?

Elle ne lui rendit aucun sourire et se contenta de le regarder. Il fait un pas en sa direction:
-Je ne vous veux aucun mal...

Il balance légèrement le bras et jette sa bouteille plus loin.
«... et promis, j'arrête de boire pour ce soir...» rajouta t il un léger sourire aux lèvres...

Malgré ses lèvres abimées, un sourire se glissa discrètement sur le visage de la femme...

«...mais je comprendrais si vous ne vouliez pas me suivre.»

Il tourne les talons et reprend sa marche. Elle le regarde s'éloigner...Il sort un paquet de cigarette de sa poche... Puis il entend des pas de femme le rejoindre... Il tourne légèrement la tête sur sa droite et sourit.
-Vous fumez? Dit il en lui proposant une cigarette.

Elle l'accepte et lui sort un timide remerciement.


4H30
La clé entre dans la serrure et la porte s'ouvre. Felicio regarde la femme, de ce regard doux, affectueux et charmeur à la fois. Elle entre et atteint la pièce principale. Elle regarde autour d'elle. Le mobilier, la décoration... Tout laissait à penser que cet homme avait un revenu financier qui lui permettait la belle vie...

Il referme la porte et entre à son tour dans la salle. Il l'observe, sourit puis lui dit en se dirigeant vers sa salle de bain:
-Mettez vous à l'aise je vous rejoins dans deux minutes.

Elle le regarde disparaître dans le pièce voisine puis croise les bras. Elle s'avance en direction du canapé, dépose son sac à main, déboutonne son manteau, et s'assoit. Elle pose les yeux sur sa jupe courte et la remonte de quelques centimètre. Elle croise les jambes et prend une pose qu'aucun homme n'est capable de prendre pour une invitation à jouer au Monopoly. Elle se remet une mèche derrière l'oreille et attend.

Felicio sort de la salle de bain, les deux mains pleines. Il s'approche d'elle et au passage, saisit difficilement une chaise par son dossier. Il l'a pose en face de la femme et s'y assoit . Il dépose à ses pieds une boite de ouate, de pansement et d'alcool à désinfecter.
Il lève ses yeux sur elle et lui sourit légèrement:
-Ça risque de piquer un peu...

Discrètement, elle replace sa jupe dans sa position initiale...surprise.
Elle le dévisage...



14)

Il passe délicatement la ouate imbibée d'alcool sur ses lèvres. Elle ferme les yeux et grimace.
-Désolé... chuchote t il. Je sais que c'est désagréable...

Alors qu'elle ouvrit à nouveau les yeux, elle contempla cet homme prendre soin d'elle... Il avait cet air concentré qu'ont les pères en réparant le jouet du fiston.
Il passa le coton à plusieurs reprise sur ses lèvres, puis le plia, renversa à nouveau le liquide dessus et le repassa sur la plaie.
Une fois la manipulation terminée, il contempla son œuvre...
-Ça devrait cicatriser assez vite...

Felicio se leva, récupéra le matériel et se rendit à la salle de bain...
Elle se surpris a bayer, puis décida de fermer les yeux quelques secondes...

Juste quelques secondes...


12H46
Quelque chose sur son visage la gênait et elle ouvrit les yeux... Le soleil lui caressait la peau...
Elle était allongée dans le canapé, un drap fin posé sur elle...
Elle se frotta les yeux, se redressa et regarda autour d'elle. Elle était seule.
Seule dans un magnifique appartement. La pièce rayonnait de mille feux.
Elle remarqua à quel point c'était grand, spacieux et jolie...
Des tableaux reposaient aux murs ici et là. Elle remarqua que le fond de la pièce était beaucoup plus éloigné que ce qu'elle avait pu constater la veille.
Elle distingua un billard, des vitrines exposant de petites figurines couleur argent, une immense canette de Cola faisant surement office de distributeur de soda...
Brusquement, elle regarda sous le draps qui la couvrait. Son esprit se rassura quand elle constata que sa tenue n'avait pas changé.
Elle se décida de se lever:
-Excusez moi?

Pas de réponse.

«Je crois que j'ai du m'endormir cette nuit... je suis vraiment désolé...»

Toujours pas de réponse.
Le soleil se reflétait dans chacun des meubles et objets. Elle tendit le cou en direction des différente ouverte, puis son regard fut attirer par un objet blanc, disposé sur l'une des tables basse en bois vernis. Un feuille de papier. Elle s'en approcha et la saisit. Un mot y était inscrit:

« Je n'ai pas osé vous réveiller, vous dormiez comme un bébé. J'ai du vous laisser seul car j'avais rendez-vous à une exposition. Servez vous si vous avez faim, et je pense que c'est le cas. Mais ne touchez surtout pas à la boite de céréale jaune. Ce sont mes préférés. Blague à part, j'avais une question à vous poser. Ai je le droit de vous inviter à déjeunez ce midi? Si vous êtes toujours là à mon retour je prendrai ca pour un 'Oui'. La porte est ouverte de l'intérieur. N'hésitez pas a fuir si vous me trouvez stupide ou inintéressant, mais par pitié, laissez moi mes céréales préférés.

Felicio.»

Elle sourit et reposa la feuille. Elle croisa les bras et regarda autour d'elle.
A cet instant, on frappa à la porte...



15)

Elle s'avança en direction de la porte et déposa son œil au judas.
Une femme se trouvait sur le pas de la porte...



16)

13H40
-Votre lèvre à l'air de mieux se porter...

Felicio lui sourit tout en déposant la carte du menu sur la table.
Elle baissa les yeux.
-Après la torture de cette nuit, j'espérai bien de plus jamais avoir mal. Dit elle en riant.

Ils se trouvait tout deux assis dans un restaurant de spécialité Italienne.
-Vous êtes une mauvaise langue... J'ai vraiment fait de mon mieux...

Ils se sourirent quelques secondes puis elle détourna le regard et fixa les passant à travers la vitre qui collait leur table.
Le serveur arriva à leurs cotés le sourire aux lèvres:
-Avez vous choisi?

-Pour moi, en entrée, ce sera une salade Italienne au jambon de Parme et ensuite du Piccata de veau aux champignon. Précisa Felicio.

-Très bien. Le serveur se tourna vers elle. Et pour vous?

-Je... Euh, je ne m'y connais pas énormément, je vais prendre la même chose que Monsieur. Dit elle en rougissant.

-Très bon choix.
Il saisit leur carte et s'éloigna.

Elle s'humecta discrètement les lèvres... Puis leva les yeux sur lui...
-Vous invitez souvent des prostitués à manger?

-Et vous, vous suivez souvent un soit disant client chez lui pour vous faire soigner?

Elle continua de le regarder, enfonçant son regard au plus profond du sien. Lui aussi avait ses yeux posé sur elle. Il saisit son verre de martini et le porta à ses lèvres...

Elle continua, se passant la main dans les cheveux:
-Je... Je suis un peu perturbé par tout ce qui se passe... A vrai dire, rien n'est très ...normal, dans tout ca...Je trouve que...

Il lui coupa la parole:
-Répondez sans réfléchir. Si jamais nous nous étions rencontré dans un super marché. Vous, en train de faire vos courses et moi les miennes. Si jamais je vous avais proposé d'aller manger un bout... que m'auriez vous répondu?

-J'aurai surement refusé mais...

-Alors qu'il n'y aurait rien eu de plus... normal.

Elle ne dit rien et Felicio sourit:
-Pourquoi faut il toujours que l'être humain court après des situations 'normales'? Alors qu'au final, il les refuse ou les fuit. Je vous sors le scenario de base. Un homme croise une femme dans la rue, lui sourit puis subitement lui propose d'aller boire une verre. Et oui, il y a de forte chance pour que l'homme se prenne une magnifique bâche. Alors que cet homme n'est pas forcement Jack l'éventreur. Un homme simple et équilibré, qui succombe en toutes simplicité à regard, un sourire.

Elle rit et le dévisagea pour la énième fois:
-J'ai... du mal à cerner votre personne. Quel genre de psychopathe êtes vous?

Felicio posa son verre.
-Un psychopathe tombé sous le charme d'une femme qu'il a croisé en pleine nuit, assise sur un trottoir... Les lèvres en mauvais état.

Il lui sourit. Elle se mit a rire:
-Cette femme... est une prostituée... Vous vous en souvenez??

-Cette femme, est une femme.

Elle détourna la tête:
-Et vous, vous êtes fou...

Il se mit à rire:
-Ça na pas l'air de vous déranger de déjeuner avec ce fou...

Elle posa à nouveau son regard sur lui...
-Non. Ça ne me dérange pas...

Elle saisit son verre de Soda et le porta à ses lèvres. Il la regardait:
-Comment s'appelle cette femme?

-Ah, enfin...? Elle se mit à rire

Il aimait la voir sourire... Cette femme avait quelque chose que d'autre n'avait pas...

-Je vous ai donné le mien ce matin, juste après ma fameuse proposition à aller déjeuner. Je suis dans l'obligation de connaître le votre maintenant...

-Si je vous donne mon nom, je vais être obligé de vous raconter ma vie... et surement aussi un passé qui ne va peut être pas vous plaire...

-Alors dans ce cas, je ferai semblant de ne pas être choqué... par ce que vous allez me raconter...

Elle se passa les doigts dans les cheveux tout en souriant.
-Mon nom est Ora.

-Ora? C'est très rare comme prénom... Et très jolie en passant.

-Merci...

-Parle moi de toi, Ora...

-En parlant de présentation, une femme est passée chez vous tout à l'heure...

-Une femme? S'est elle présentée?

-Alicia.. Elle s'appelle Alicia...

- Alicia?? Qu'a t-elle dit??

-Que vous deviez la rappeler au plus vite et que c'était extrêmement urgent... Je suis désolé, je...

-Mon dieu.. Chuchota Felicio.
Il sortit son téléphone de sa poche puis une voix lui adressa la parole:

-Tu peux ranger ton portable Felicio...

Il se retourna hâtivement.

Alicia le regardait, le sourire aux lèvres, adossée à l'une des colonnes en bois du restaurant, à deux mètres de lui... Son visage scintillait de joie et de vie...


FIN DE LA 1ere partie de la SAISON 2
La suite bientôt..
(Copyright France 2009 2010)

4 commentaires:

Elodie a dit…

Triste que cela termine! Elo

Anonyme a dit…

Merciiiiiiiiiii !

Nathalie a dit…

Oui dommage que tu la finisse cette histoire

sarah a dit…

Delicieux :)